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Aujourd’hui, j’ai envie de partager une pensée qui tient presque d’une formule zen.

Comment jouer pour les autres ?
Réponse : en ne jouant pas pour les autres.

C’est en appliquant cette idée – un peu par accident, que j’ai posté ma première vidéo de shakuhachi la semaine dernière.
Juste un short, une quarantaine de secondes à peine… et pourtant, à ma grande surprise, elle a été vue par pas mal de monde.

Cela m’a permis de comprendre quelque chose que je cherchais depuis des mois.
Ou plutôt, de repenser mon approche pour atteindre une autre question, plus profonde, que je ne suis pas la seule musicienne à porter.

“Comment jouer pour les autres ?”

Avec le recul, je me rends compte que la vraie question, celle qui résoud tous (enfin, presque) les problèmes lorsqu’on a envie de partager sa musique, c’est :

“Comment dialoguer avec l’instant ?”
Parce que c’est en jouant sans chercher à plaire qu’on peut, paradoxalement, vraiment toucher.

Si tu veux un condensé en vidéo de ce que je m’apprête à expliquer, ➡️ c’est par ici.

Tu es toujours là? Cool! Reprenons. Dès l’instant où on se met à l’écoute de la qualité d’un moment, on crée un espace où quelque chose peut naître.
Et ce qui émerge — peut-être est-ce cela qui mérite d’être offert.
Parce que cela émane du cœur, sans détour.

Cela, je l’avais bien compris avec l’hitoyogiri.
C’est plus simple de jouer quand on laisse la musique respirer, évoluer d’instant en instant sans contrainte.

Mais avec le shakuhachi, l’expérience était toute autre. Je me sentais enfermée dans un carcan esthétique, criblé d’exigences techniques si nombreuses qu’elles semblaient occuper tout l’espace — même si ma pauvre flûte n’y était pour rien.

Avec le temps, j’ai compris que cette différence ne tenait pas tant aux instruments eux-mêmes qu’à l’environnement musical dans lequel je baignais.

Côté hitoyogiri : calme, écoute, contemplation. Côté shakuhachi : une effervescence joyeuse, un désir insatiable d’apprendre toujours davantage, de perfectionner le geste, d’explorer, collectionner…

Un cadre précieux et inspirant pour beaucoup. Mais dans cette dynamique, je ne trouvais plus l’espace intérieur nécessaire au dialogue sacré auquel j’aspirais.


Ce que j’aimerais retenir de cette leçon, c’est que :

👉 Pour jouer pour les autres… ça aide de ne pas jouer pour les autres.
👉 Pour saisir la beauté d’un moment… c’est utile d’écouter, vraiment, et de laisser être ce qui émerge — sans chercher à le figer dans une forme idéale.


C’était le petit partage philosophique du jour. Merci d’avoir pris ce moment pour le lire.

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